Japan s¥ndr’om #1

Japan s¥ndr’om #1   11/03/2012 Il est 9H22… à Fukushima. L’affection se porte bien, elle a investi mon laptop, une sorte de T… J’ai accumulé des patchs partout, des essais, des égarements auditifs, le temps du tissage final approche. Lundi un espace m’attend, enfin je vais pouvoir tester toutes ces esquisses, mes brouillons numériques, les bousculer avec la réalité physique, les mettre en énergie, sonder mon nouveau système de diffusion aussi, grand lundi donc. Quant aux directions du projet, rien n’est arrêté, trop de spectres tournent autour de moi, Camus, Arendt, je me dois de les chasser, d’un souffle ! Surtout Camus, tant il s’est trompé. A propos d’Hiroshima, il dit ceci: « La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques ». Mais si l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques comme le projette si naïvement Camus ne recélait aujourd’hui qu’une seule fonction, notre désir d’éternité, n’est-ce pas Hannah? Un désir d’éternité si pressent, si absolu, globalisé, impossible à atteindre autrement que par la radicalisation de son inéluctable et ultime application: le suicide collectif. Démence mondialisée ou retour de la dignité de l’espèce humaine le temps d’une expiration partagée?

Japan s¥ndr’om, le souffle